Avec un peu de recul, le « non » irlandais apparaît comme un extraordinaire révélateur de la profondeur de la crise européenne.
Ce qui en France avait été caché, enterré - j’allais dire « refoulé » -, commence enfin à ressortir. Ce que je n’ai cessé de dire et d’écrire depuis des années dans une certaine solitude, est tout à coup partagé par beaucoup, personnalités politiques ou observateurs médiatiques. La digue du déni et de l’occultation, désormais réduite à un dernier carré des jusqu’au-boutistes de l’intégration, a fini par lâcher et prend l’eau de toutes parts.
Ainsi un remarquable éditorial de Paul Fabra, dans le journal Les Echos, affirme sans ambiguïté l’urgence d’une refondation européenne sur des bases radicalement différentes.
Fait suffisamment rare pour être relevé, un observateur de premier plan met sans détours le doigt sur la plaie supranationale, sur cette illusion d’un peuple européen qui permet depuis une vingtaine d’années aux oligarchies de kidnapper la souveraineté démocratique, en arguant un « dépassement » des Etats-nations soi-disant à même de concilier la préservation du fait national avec de nouveaux lendemains qui chantent.
Toute la question est désormais de savoir si les Européens seront capables, sans trop de heurts, de démanteler l’usine à gaz chimérique de Bruxelles, condamné par avance car virtuellement totalitaire, pour bâtir une confédération d’Etats-nations capable de relever par des coopérations révocables et librement consenties les défis de la mondialisation.
Retrouvez la chronique de Paul Fabra : http://www.lesechos.fr/info/analyses/4743216.htm
Source : http://blog.nicolasdupontaignan.fr/index.php/2008/06/23/2...