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26/10/2014

LE PAQUEBOT FRANCE COULE A NOUVEAU !

paquebot penche sous les flots.jpgLa distanciation entre le peuple et ses dirigeants s'accentue chaque jour.Il faut donc revenir aux fondamentaux que sont : la Nation, la souveraineté, l'Etat.

Une gauche en pleine déconfiture idéologique, une droite de plus en plus affairiste, ultra libérale et européiste, d'où cette réflexion : que devient la France et son peuple ?

Bien sûr, à droite comme à gauche et ailleurs, une minorité commence à ouvrir les yeux et à s'interroger sérieusement, comme par exemple, à Lyon, le député PS, Pierre-Alain Muet.

Cependant, si les interrogations de certains sont légitimes, ils ne se remettent toutefois pas en cause, en se posant la question, pourquoi et comment, nous en sommes arrivés là.

Pourquoi cela ne fonctionne t-il pas ? Parce que François Hollande a non seulement trahi le peuple, pire son propre électorat.

Que sont devenues les promesses de réforme du système bancaire, ainsi que devient la banque publique d'investissement, à quoi sert-elle réellement puisque les défaillances d'entreprises s'accentuent, et que la croissance n'est pas au rendez-vous ?

Les retraites chapeaux existent toujours, la réindustrialisation du pays, on attend toujours !

Le montant des pensions de retraites reste bloqué sur 2012/2013 tandis que l'augmentation des tarifs de l'énergie, elle continue de plus belle, tout comme celle de certains services publics (SNCF), sans oublier le matraquage fiscal de toute nature ...etc...

Enfin, bref, j'en passe et des meilleurs qui fait que, lorsqu'on trahit sa parole, la confiance n'est pas au rendez-vous et le peuple ne se reconnait plus dans la parole de ses dirigeants.

Rappelons-nous les précédents quand cela avait commencé, déjà en 1957 lorsque la France, lentement mais sûrement s'est dépossédée de sa souveraineté, donc de son indépendance pour se faire imposer des règles qu'elles ne matrisainet plus.Las, PA Muet ne veut pas voir la réalité que c'est l'UE qui impose sa propre vision libérale de l'économie, sa volonté de diriger les pays depuis Bruxelles une technocratie illégitime.En un mot, faire disparaître les Nations au profit d'organisation supranationales. Son analyse est basée uniquement sur le dysfonctionnement de la gouvernance de FH mais ne va pas jusqu'au bout de son analyse pour constater que l'on ne peut, in fine, compter sur l'Europe pour la solution des problèmes qui se posent à la France. Par là-même, il fait la politique de l'autruche en niant l'existence des nations.

Selon moi, le personnel politique doit faire son "aggiornamento" intellectuel et idéologique sur l'européisme ambiant.Il doit revenir aux fondamentaux qui ont fait la grandeur et la force de notre pays depuis Clovis qui sont la Nation, la souveraineté, l'Etat.

 

Gaullistrement indigné

Claude JEANDEL

 

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LA TRIBUNE propos recueillis par Ivan Best | 09/10/2014

P.A. Muet (PS) : "La gauche aura beaucoup de mal à se remettre de l'abandon de nos valeurs"

Député PS, vice président de la commission des Finances, Pierre-Alain Muet critique le grand écart de François Hollande, qui défend un soutien de la demande en Europe mais promeut en France une politique de l'offre.

Comment le gouvernement français devrait réagir face à la menace de sanctions européennes, concernant le budget 2015 ?

Nous n'avons pas à rechercher l'indulgence de l'Europe. Il faut affirmer que l'Europe s'est enfoncée dans la dépression à cause de politiques d'austérité complètement irréalistes. Ce qui est catastrophique, c'est qu'on réplique depuis trois ans les politiques menées dans les années trente. Si le gouvernement français considère qu'il doit ralentir fortement la réduction des déficits, c'est parce qu'il pense que l'Europe devrait faire de même.

Le cocktail de politique économique préconisé par Bruxelles, consistant en des coupes massives dans les dépenses -notamment au sud de l'Europe- , et des baisses de coût du travail, voire de salaire -en Europe du sud, aussi-, a enfoncé l'Europe dans la récession et la déflation (qui sévit actuellement dans les pays du sud).

Quand un pays agit seul, une telle politique peut donner des résultats, comme on l'a vu avec Schröder. Même s'il n'a d'ailleurs réduit les déficits que dans un second temps, après avoir fait les réformes en faveur de la compétitivité. Mais si Schröder a réussi, c'est parce qu'il a mené cette politique dans un contexte de croissance européenne.

En revanche, quand tous les pays mènent une telle politique d'austérité, le multiplicateur budgétaire est tellement élevé que les réductions de dépenses ne parviennent même plus à réduire le déficit, car, en face, les recettes s'effondrent. Quant aux baisses de salaires, si tout le monde les pratique, les gains s'annulent, mais ce qui ne s'annule pas, c'est la déflation.

Mais en l'occurrence, en examinant avec un regard très critique le budget français, la commission européenne ne fait-elle pas qu'appliquer les traités ?

Au lieu de critiquer la France, la commission européenne devrait s'excuser. Ce n'est pas à la France d'implorer l'indulgence de l'Europe, c'est la commission qui devrait s'excuser d'avoir mis l'Europe dans cette situation. C'est tout de même incroyable : on a trouvé le moyen de mettre l'ensemble da la zone euro en crise, alors qu'elle était moins endettée que les Etats-Unis !

En 2010, les pays les plus touchés étaient en train de réduire leur dette (Espagne, Irlande...) et on a laissé se développer une spéculation, stoppée seulement à l'été 2012 par Mario Draghi (BCE) : c'est le seul homme politique qui tient un discours raisonnable, car c'est le seul ayant une vision fédérale.

Ce qui se passe, c'est la négation de ce qu'a été l'Europe : quand l'Espagne, le Portugal, ont été intégrés, à la fin des années 70, l'Europe leur a permis de rattraper les pays du nord.

Cette intégration les a tirés vers le haut. Là, au contraire, pour la première fois de l'histoire de l'après guerre, l'Europe a tiré vers le bas tous les pays en difficulté. Ce avec des politiques identiques à celles menées dans les années 30, et avec la même conception : celle du triomphe des égoïsmes nationaux.

Pour être clair, quand on se trouve dans une dépression telle que celle que nous vivons aujourd'hui, les impératifs de réduction du déficit ne s'appliquent pas.

Ceux qui le disent le mieux, ce sont les anglo-saxons. Comme le souligne le New York Times, le marasme actuel n'a rien d'étonnant, il est simplement la conséquence des politiques menées. Le jugement de l'histoire sera terrible pour les politiques décidées pendant cette période, le jugement d'outre atlantique l'est déjà.

François Hollande n'a-t-il pas commis une erreur dès le départ, en axant son programme sur la rigueur, en programmant 30 milliards d'euros de hausses d'impôts?

J'étais favorable à la réduction des déficits, il fallait les réduire vite, pour arrêter l'hémorragie de la dette et pouvoir mener une politique plus facile après. Mais cette vision était trop française. Là où nous nous sommes trompés, c'est quand nous n'avons pas vu que tout le monde faisait la même politique. Nous n'avions pas pris conscience de la récession, des effets multiplicateurs (impact des restrictions sur l'économie) qui ont été très forts.Il fallait donc peut être ralentir la baisse des déficits, puisque tout le monde allait dans ce sens en Europe.

Nous pensions alors que l'Europe était en phase de reprise, alors qu'elle était sur la voie de la dépression, en raison de l'austérité généralisée, comme l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) l'avait bien vu.


Comment appréciez-vous l'alignement de François Hollande sur les thématiques bruxelloises (coupes dans les dépenses publiques et réformes), alors qu'il évoquait pendant la campagne électorale une « réorientation de l'Europe » ?

Il manque une colonne vertébrale à la politique de ce gouvernement. Il a fini par perdre ses repères. Le discours du Bourget, c'était la bonne réponse à cette crise, semblable à celle de 1929 (elle a les mêmes origines, accroissement des inégalités et formation d'une bulle financière, qui finit par exploser).

La crise est identique à celles des années 30, et la politique décidée alors par Roosevelt reste la bonne réponse : régulation financière, séparation des banques, new deal, intervention en matière d'emplois, et réduction des inégalités via l'impôt.

Dès lors que l'on abandonne cette optique pour se concentrer sur l'offre, qui devient l'alpha et l'omega de la politique, on perd nos repères. Cela explique le drame actuel de la gauche. Redisons le : la politique actuelle n'est pas adaptée à la réalité, puisque le problème de l'Europe, c'est la chute de la demande.

Tout le discours sur la modernité du socialisme, qui consisterait à copier Blair et Schröder, tout ce discours est ridicule si l'on analyse vraiment cette période. La modernité du socialisme, ce n'est pas d'adapter nos principes de solidarité à une mondialisation libérale, qui a mis le monde ne crise. Il faut au contraire défendre notre modèle social.

Depuis cet été, François Hollande souligne aussi que l'économie de la zone euro est victime d'une demande trop faible...

Le discours a changé fin août, effectivement, et Hollande a reconnu l'existence d'un problème de demande dans toute l'Europe. C'est effectivement ce qu'il faut défendre, la position à adopter, dans les discussions européennes. Mais le chef de l'Etat dit aussitôt qu'en France, il va mettre en oeuvre une politique de l'offre. C'est un véritable grand écart ! On ne peut pas poursuivre cette politique basée sur un cocktail de coupes dans les dépenses et de pression sur les salaires qui a enfoncé toute l'Europe.

Ne peut-on pas parler de faiblesse de François Hollande dans les débats européens ?

Dominique Strauss-Khan aurait eu certes plus de poids. Au plus fort de la crise, il a convaincu l'ensemble des pays du monde qu'il fallait relancer. Il aurait pu convaincre l'Europe de changer son orientation de politique économique. J'aurais aimé que Hollande tape du poing sur la table, notamment sur la question de l'investissement : il y avait une contrepartie aux traités imposant la rigueur en Europe, c'est un plan d'investissement. Or rien n'a été fait, et personne, en tous cas pas le ministère français des Finances, ne s'est préoccupé du suivi.

Dans les réunions internationales, à l'OCDE, quand j'explique que notre situation est comparable à celle des années 30, les députés européens approuvent.

Les gouvernants sont, eux, embringués une machine inter-gouvernementale, qui s'apparente à un processus de fabrication des égoïsmes nationaux. Au lieu de se préoccuper de la situation de l'ensemble de l'Europe, chacun vient défendre son beefsteak. Du coup, on applique des politiques qui, individuellement, pourraient fonctionner, mais qui ; collectivement, sont absurdes.

Quand Angela Merkel dit « ce qui est bon pour l'Allemagne est bon pour l'Europe », c'est faux. La situation de l'Allemagne est très différente de celle du reste de l'Europe. Sauf à méconnaître ces différences ou à faire preuve d'un égoïsme incroyable, on ne peut pas dire que ce qui est bon pour l'Allemagne est bon pour l'Europe.

Que faudrait-il faire, aujourd'hui, en France ?

Il faut mettre en cohérence la politique nationale avec le discours européen. Il faudrait trouver un tout autre équilibre entre les coupes dans les dépense et allègements de charges qui ne donneront des effets qu'à long terme. 40 milliards d'allègements de charges, c'est trop, d'autant que ces allègements ont été mal évalués, mal calibrés, et leurs effets sont incertains.Et d'autant qu'ils sont financés par des coupes dans les dépenses. 50 milliards sur trois ans, c'est, là aussi, trop. Quand on s'engage sur de tels montants excessifs, on mène rarement des politiques intelligentes. C'est donner le pouvoir au chef de bureau de la direction du Budget plutôt qu'au ministre...

Les conséquences sont immédiatement visibles : à Lyon nous divisons par deux l'investissement public, c'est dramatique. Un des moteurs d'une relance, c'est l'investissement local. On se prive de cette possibilité.

Il faut donc moins d'allègements de charges en faveur des entreprises, moins de coupes dans les dépenses, et des baisses d'impôts supplémentaires pour les ménages. Les entreprises auront droit à 12 milliards en 2015, contre trois milliards pour les ménages, c'est déséquilibré.Je ne réclame donc pas une relance, mais moins d'austérité.

Mais le gouvernement insiste sur le maintien de son cap, la politique de l'offre...

Manuel Valls dit il faut accélérer la politique de l'offre pour sortir de la récession. C'est est une absurdité, on ne sort jamais d'une récession par une politique de l'offre. La récession tient d'abord à la chute de la demande. Cet aveuglement est terrible.D'autant qu'il entraîne d'une perte totale des repères, sur le plan idéologique. La gauche aura beaucoup de mal à se remettre de cet abandon de nos valeurs.

 

Source : http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20141009trib6f8...