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31/03/2011

LAICITE OU LA DANSE DE SAINT GUY FASCISANTE D'UNE PARTIE DE L'UMP

Ou la dangereuse porosité de plus en plus importante entre une grande partie de l'UMP et l'idéologie du Front national que je n'ai céssé de dénoncer depuis près de 4 ans, avec la venue de NS à l'Elysée.

Lors du CICA du 10 novembre dernier, j'avais exprimé mon très vif mécontentement sur une élue de l'UMP de l'arrondissement concernant un équipement imposé, sans concertation (les bébés bilingues).

Dans mon exposé, j'avais évoqué le comportement du Gouvernement qui devenait fascisant. Or, nous sommes en plein dedans. Ma prédiction s'est avérée juste. Pourquoi ?

Comme sera précisé ci-après, le Front national est l'émanation de mouvements fascistes tel que Occident, Ordre nouveau et d'autres.

Or, certains membres de ces deux mouvements, tels que Alain Madelin, Gérard Longuet, Patrick Deviedjian, Claude Goasguen occupent ou ont occupé des responsabilités importantes dans l'appareil d'Etat. M. Longuet, Ministre, M. Claude Goasguen, Député de Paris et M. Devedjian, ancien Ministre. Par ailleurs, ce n'est pas le fait du hasard qu'autour de J.F Coppé se trouve Claude Goasguen qui réclame à corps et à cris ce débat sur la laicité, qui en fait, est un débat contre l'islam.

On a donc l'impression dans cette affaire, d'un goût de revanche et de rancoeur sur des évènements historiques de l'autre côté de la Méditerrannée, comme ceux de la Guerre d'Algérie par exemple. Je maintiens que ce n'est pas en courant derrière le Front national, ce que je dis depuis 3 ans, que la droite redeviendra crédible, notamment à Lyon. La droite lyonnaise, silencieuse sur cette affaire devient elle aussi intolérante, fermée sur la société, ainsi dans le 7ème, nous en avons malheureusement l'exemple des deux seuls élus UMP qui se comportent comme de véritables sectaires.

Pour mieux comprendre ce qu'est l'extrême-droite, en France, il me paraît utile de faire un bref historique.

Commencons par la genèse du cheminement idéologique et politique de l'extrême-droite.

Trouvant sa source lors de la Révolution française, l'extrême-droite a toujours cultivé une véritable haine des idéaux de 1789 et de la philosophie des Lumières. Tout au long de son histoire, elle a toujours eu un comportement contre-révolutionnaire et revanchard.

Il faut rappeler son action et son comportement au sein des mouvements contre-révolutionnaires dont les temps forts furent durant les années 1789-1799, la contre-révolution initiée par Jacques Mallet du Pan et Joseph de Maistre que l'on peut considérer comme la préfiguration de l'extrême-droite française.

Durant les années 1814-1830, sous la Restauration au début du XIXème siècle, les mouvements royalistes et bonapartistes furent très actifs.

Vers la fin du XIXème, de 1881 à 1906, soit du Boulangisme à l'affaire Dreyfus, elle poursuit sa constance anti-révolutionnaire. Ainsi lors de l'affaire Dreyfus (1894-1906), l'extrême-droite française montra son vrai visage par son comportement antisémite et anti-parlementaire.

Ce qui fragilisa la IIIème République et ce qui de 1918 à 1936 favorisa le fascisme et la création de nombreuses ligues comme les Croix de feu du Colonel De la Roque, l'Action Française de Charles Maurras, royaliste et nationaliste avec les Camelots du Roi, ainsi que des ligues ultra-catholiques et l'émergence d'un fascisme français dont certaines inspirations venaient d'anciens communistes en rupture comme Doriot.

Le cheminement de l'esprit revanchard continua par la collaboration avec le Régime de Vichy de 1940 à 1944. Jusqu'en 1956, l'extrême-droite française fut inexistante. Dès 1956, elle renaît de ses cendres par la création du mouvement poujadiste de Pierre Poujade de l'UDCA ( Union de défense des commercants et artisans) et dont Jean-Marie Le Pen fut un élu, prémice de la création du Front national.

En même temps que le poujadisme se distingua par son anti-parlementarisme, son anti-étatisme, parallèlement beaucoup de ses membres dont JM Le Pen seront des activistes de l'Algérie française.

C'est donc à travers cet héritage idéologique et politique que le 05 octobre 1972 est crée le Front National par Jean-Marie Le Pen, désigné Président, avec François Brigneau et Roger Holeindre.

Cet historique démontre s'il en est, le cheminement constant de l'extrême-droite française dont le Front national est l'héritier idéologique et politique.

Le Front national, s'il est l'héritier idéologique et politique des années antérieures, la société française évoluant, les dirigeants se sont aperçus qu'il fallait changer de sémantique et c'est par le GRECE (Groupement de Recherche et d'Etude pour la Civilisation Européenne), penseur de la nouvelle droite extrême que fut inventée la nouvellle dialectique, portée par le FN.

Dans les années soixante-dix, les intellectuels parmi lesquels Alain de Benoist se voulaient un groupe de pensée et non un parti politique.

En fait, parce que les arguments sémantiques anciens sur des thématiques comme l'inégalité des races, l'anti-égalitarisme n'étant plus acceptés par la société moderne, il fallait trouver des thématiques nouvelles. Le GRECE organisa de remettre au goût du jour, sous des formes nouvelles les mêmes thématiques idéologiques et politiques de l'extrême-droite française. Ainsi si on prend la critique de l'égalitarisme, le GRECE s'appuie sur l'anthropologie historique. Egalement, sur le sujet de la race et la supériorité se substitue la « préservation des particularismes des sociétés ».

A travers ces nouveaux concepts, celui-ci se fait le « parti de la diversité et de la tolérance contre celui de l'uniformité ». De même, il critique l'économie ultra-libérale non contrôlée qui enlève aux Etats-Nations la possibilité d'agir. Cette vision plus ou moins dirigiste de l'économie a permis à Jean-Marie Le Pen et au Front national qui étaient le chantre d'une économie ultra-libérale de réorienter sa sémantique pour un contrôle de l'économie.

Le Front national devient pragmatique et opportuniste pour conquérir un nouveau marché politique afin de donner une nouvelle légitilité à l'extrême-droite.

Parce que son électorat est hétéroclite dont un bon tiers vient des couches populaires, il a mis à jour son discours politique et idéologique en s'adaptant à une demande sociétale. Lorsqu'il parle de souveraineté nationale, il surfe aussi sur l'échec de l'Europe comme le démontre dans Marianne du 07 mars 2011, l'économiste Jacques Sapir.

Aujourd'hui, on peut dire que la diversité de l'électorat et des militants frontistes est une réalité.

Comme l'écrit David Doucet le 12 janvier 2011 sur Slate.fr, reprenant la formule de Staline à propos du Pape : « combien de divisions? », il pose la question de la réelle force militante du FN, en nombre de militants notamment et aussi de leur origine.

Pour nombre d'observateurs, le FN tournerait entre 25 et 30 000 militants. Personnellement, je pense qu'étant une force montante, en nombre d'adhésions, il n'est pas loin de l'UMP qui en a à peine 120 000. Contrairement à ce qu'il est dit, le FN minore toujours ses chiffres auprès des médias.

Aujourdh'ui, un militant du Front national, c'est quelqu'un de très masculin, souvent peu diplômé, urbain en grande majorité. S'il y a peu d'enseignants qui votent FN, il y a, par contre, en nombre important, des enseignants parmi les cadres du parti. Beaucoup sont de la région parisienne, toutefois, il faut modérer ces propos car nombre de militants sont issus de milieux sociaux disparates : on y trouve des ouvriers, des milieux bourgeois, et quelques personnalités diverses.

On ne peut aujoud'hui dresser un portrait type du militant FN. Même si électoralement, le FN puise son électorat dans les milieux populaires qui fut jadis celui du PC, la tendance actuelle est d'élargir le champ et le marché politique. Géographiquement, il varie selon les régions. Ainsi dans les territoires du Languedoc et de PACA, beaucoup de retraités et de classes supérieures militent alors que dans le Nord-Pas-de-Calais, ils sont issus des couches populaires.

Une tendance interne à l'uniformité de l'ensemble des militants du Front apparait de plus en plus forte . Cela veut dire tout simplement qu'il y a au sein de l'extrême-droite française de moins en moins de sensibilités différentes. Le militant FN a le culte du chef, très attaché au parti, il est selon Max Weber idéal-type charismatique, attaché aux valeurs traditionnelles de la famille et de la Nation, avec son drapeau.

La nouvelle génération de militants incarne une modernité sous la houlette de Marine Le Pen, comme vue sur la récente enquête de France2, consacrée aux candidat(e)s aux élections cantonales et qui ont une approche au plus près de la société d'aujourd'hui. Elle ne subit pas l'historique des sarcasmes des anciens du FN ainsi que de leur passé vichyssois, ce qui ne veut pas dire que cette nouvelle génération jette aux orties l'idéologie et l'héritage de l'extrême-droite. Je dirais même qu'elle a un formatage intellectuel qui ne fait aucun doute sur sa conviction politique.

En conclusion, on peut dire que plusieurs éléments peuvent soulever des inquiétudes qui tiennent à la mondialisation, au développement économique, à l'abaissement des Etats-Nations au profit d'organes supra-nationaux, amenant les citoyens à s'opposer de plus en plus aux élites en place, par l'expression du vote protestataire et qui peut, à l'avenir devenir un vote d'adhésion.

Ce bref historique doit permettre de réflechir aux véléités de certains hommes politiques de droite qui regardent vers la droite extrême.

Pour moi dans ces comportements de certaines personnes montre si besoin en était qu'ils se fouttent du peuple français et sont près à pactiser avec le diable, s'il le faut, pour « bouffer à la gamelle de lentilles ».

Ce sont ces mêmes types de personnages, qui, en 1940, ont voté les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain.

Le gaulliste que je suis ne peut tolérer ce type de comportement, c'est pourquoi, dès 2012, il faut les mettre hors d'état de nuire et là, le pacte républicain doit fonctionner.

Cela devra se reproduire sur le plan local, à Lyon, en 2014 où la droite doit impérativement se renouveller rapidement et totalement, c'est-à-dire exiger le remplacement de tout ces élu(e)s « bouffe gamelle », et surtout sur le 7eme arrondissement.

Gaullistement

Claude JEANDEL